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 [Irlande} Repas de famille feat Elada & Arthur

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Arthur Darmancour

Arthur Darmancour
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MessageSujet: [Irlande} Repas de famille feat Elada & Arthur   [Irlande} Repas de famille feat Elada & Arthur EmptyDim 23 Aoû - 21:44



Attention, j'ai posté, mais je vais surement changer beaucoup de choses car je ne suis pas satisfaite.


[Irlande} Repas de famille feat Elada & Arthur Pytli

Repas de famille

Elada & Arthur

Cela faisait maintenant à peine quelques heures, qu’Arthur et Jolien avaient embarqué à bord d’un immense oiseau d’acier. Ils avaient pris l’avion en début d’après-midi très désorganisé et manquant presque de manquer leur vol. D’abord sur les nerfs, les deux s’étaient finalement réconciliés une foi leurs bagages enregistrés et leur postérieur bien installé dans leur siège. Leurs disputes étaient fréquentes et souvent dues à des futilités, mais tout finissait à chaque foi par rentrer dans l’ordre. C’est ainsi qu’était leur couple et cela ne semblait gère les déranger, même après un an de vie commune. Arthur et Jolien vivaient leur relation au jour le jour sans trop se poser de question. Advenait ce qui devait arriver.

Aujourd’hui pourtant, les amoureux –appelons les ainsi malgré les sentiments partagés d’Arthur- allaient vivre un véritable tournant dans leur relation. Un tournant qui allait les engager plus encore l’un envers l’autre. C’était un jour important pour eux deux.

Pour Jolien, c’était la satisfaction de présenter son homme à sa famille et donc celui qu’elle croyait être le bon. Elle était persuadée qu’Arthur plairait autant à ses proches qu’à elle-même, bien qu’il y eût en elle un soupçon d’appréhension. Il fallait la comprendre, l’on ne présentait pas un homme à sa famille tous les jours et encore moins un homme que l’on connaissait depuis plus d’un an et demi et avec qui l’on vivait depuis 1 an. Jolien n’avait jamais cherché à cacher cette relation, mais elle n’avait pas non plus été très claire avec ses parents. Avant de s’être décidé à présenter Arthur à sa famille, elle avait simplement dit à sa mère qu’elle vivait avec un sorcier prénommé Arthur et qu’il l’accompagnerait peut-être au prochain repas de famille. Du reste, Jolien ne s’inquiétait absolument pas de ce séjour qu’elle avait attendu impatiemment. Son impatience ne lui avait même pas permis de trouver sommeil dans l’avion au contraire d’Arthur qui dormait paisiblement. Elle pianotait alors sur son ordinateur portable organisant sa prochaine exposition qu’elle montrerait surement en exclusivité à sa famille.

Pour Arthur, l’idée de ce séjour lui prouvait qu’il savait parfaitement jouer la comédie bien qu’il lui avait causé quelques problèmes. Il n’était pas sans savoir que Jolien avait de la famille sorcière, c’était même pour son nom de famille qu’à l’époque, il l’avait choisie. Mais il n’avait jusqu’à lors pas imaginé être présenté à toute la famille Enatari. Arthur savait qu’il serait reconnu –en partie par Elada- comme étant Romain et pendant des nuits, il s’était demandé s’il n’aurait pas mieux fait de s’éclipser. Il savait cependant qu’il n’aurait surement pas la force de recommencer une vie avec une autre femme. Il s’était battu contre lui-même afin de pouvoir cacher son amour pour Laïla et il ne savait pas s’il pourrait le refaire. Aujourd’hui, il avait très une grande affection pour Jolien et il ne voulait pas gâcher ses efforts. Arthur aimait Jolien, Romain l’affectionnait et cela lui était suffisant. Il avait joué dans sa tête mille fois le scénario dans lequel sa véritable identité serait découverte et il se sentait prêt. Prêt à sauter un obstacle et faussement prouver qu’il n’avait plus rien d’un sorcier hormis la magie qui lui coulait dans les veines. Arthur était donc serein. Il ne savait pas s’il plairait à toute la famille, mais cela faisait partit du jeu. Il n’avait ainsi pas eu de mal à trouver le sommeil, bien qu’il fût interrompu plusieurs fois par Jolien qui voulait son avis sur certaines photos. D’ailleurs, elle le réveillait de nouveau pour lui dire que cette fois-ci, ils étaient sur le point d’entamer l’atterrissage.

Jolien était déjà armée de son appareil photo et elle commençait sa série de clichés par une photo d’Arthur encore somnolant avant de diriger l’objectif vers le hublot. Cela fit rire Arthur qui la trouvait complètement hors de contrôle dans ce genre de moment. Aucun détail de cet atterrissage n’allait lui échapper et Arthur devait même boucler lui-même la ceinture de Jolien qui n’aurait quitté des mains son appareil sous aucun prétexte.

Une foi débarqués et leurs valises récupérées, le couple prenait un taxi qui les conduisait chez un fleuriste avant de les conduire à la maison familiale. Durant les cinq dernières minutes précédentes leur arriver, Jolien s’efforçait de rassurer Arthur au travers duquel elle se rassurait elle-même. Le jeune sorcier en riait intérieurement et juste au moment où le taxi stoppait sa course, Jolien se jetait dans les bras d’Arthur lui donnant au passage un baiser.

C’est peut-être le dernier avant plusieurs heures et qui sait, peut-être jours.


Appréciant ce rapide baiser Arthur faisait soudain de grands yeux que sa compagne fit mine de ne pas voir avant de sortir de la voiture. Le claquement de la porte étouffait le prénom de Jolien prononcé par celui qui se sentait tout à coup comme une sorte d’amant. Arthur sortait alors à son tour du taxi si reprenant à deux fois afin de ne pas oublier le bouquet de fleurs et rejoignait Jolien derrière la voiture. Il lui venait soudainement une question.

Mais dis-moi, tes parents ne vont quand même pas vouloir que l’on fasse chambre à part ?


Cette fois-ci, l’intervention du chauffeur réclamant son dû sauvait la belle brune. Le temps qu’Arthur payait la course, Jolien se dirigeait tout sourire vers ses parents qui étaient sortis de la maison pour les accueillir . Le jeune homme le remarqua faisant alors une rapide grimace avant de prendre les valises et d’arborer un grand sourire pour ensuite rejoindre sa partenaire.

Bonjour à vous, je suis ravi de vous rencontrer.


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Elada L. Enatari

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MessageSujet: Re: [Irlande} Repas de famille feat Elada & Arthur   [Irlande} Repas de famille feat Elada & Arthur EmptyMer 9 Sep - 13:03

[Irlande} Repas de famille feat Elada & Arthur Tumblr_mj0auzQOv01qgt0c4o1_500

Il y avait eu beaucoup de soleil ce jour-là, et j’avais profité des grandes chaleurs de l’été pour dégnomer le jardin avant de rejoindre ma cousine Jolien à Londres. Il était évident que j’étais celle qui devait faire le déplacement puisque, contrairement à moi, Jolien n’était pas une sorcière. C’est un détail sans doute, mais je l’ai toujours sentie complexée par rapport à cela, et une certaine rivalité s’était d’ailleurs installée entre nous lorsque nous étions enfants. Heureusement, cela ne nous a pas empêchées de devenir de véritables amies, et je me faisais une joie à l’idée de la revoir enfin. Elle avait été très absorbée par son travail ces derniers temps, et moi par le mien, et nous nous étions un peu oubliées, si tant est que l’on puisse réellement oublier sa propre cousine.

Je me trouvais donc dans une allée très fréquentée du côté moldu de la ville, et j’affrontais le regard déplacé de quelques passants qui devaient probablement trouver ma tenue trop extravagante. Je concède que, assurément, je n’aurais pas dû garder les mèches bleues que j’avais fièrement arborées toute la journée, mais ce détail m’avait totalement échappé, et je ne pouvais régler le problème en public. Mais peu m’importait, à vrai dire ; je brûlais juste de retrouver Jolien.

Enfin, la belle arriva, sa crinière noire en bataille, son appareil sous un bras et une foule de papiers sous l’autre. Je me proposai pour l’aider, et nous marchâmes jusqu’à un petit café qu’elle affectionnait plus que de raison.

[…]

Nous nous faisions désormais face et dégustions tranquillement nos boissons respectives sans prêter attention à la foule conséquente de piétons. J’aimais toujours redécouvrir Londres, mais j’aimais plus encore la partager avec la photographe. Jolien était une jeune femme passionnante à l’œil aiguisé, nous avions toujours beaucoup à nous raconter et je ne perdais jamais une miette de ses histoires, toutes plus intéressantes les unes que les autres. Pourtant, je savais que la raison de ce rendez-vous n’était pas innocente, et je m’impatientais en l’écoutant : je voulais qu’elle me parle du type qui était à la source de l’entrevue puisque, j’en étais certaine, c’était bien d’un homme dont elle voulait réellement m’entretenir.

Je l’interrogeai donc. D’un an mon aîné, il se prénommait Arthur et, fait cocasse, était également un sorcier. La surprise qui se marqua sur mon visage ne fut que de courte durée : rien d’étonnant en ce que la jeune femme recherche chez un soupirant ce qu’elle n’avait pas trouvé chez elle-même mais avait tant envié à mes parents, ma sœur et moi. Je ne doutais pas que sa vie ne manque pas de piquant sans cela, mais j’étais néanmoins satisfaite pour elle, quoiqu’un peu stupéfaite par l’idée saugrenue qu’elle avait de sortir le grand jeu en le présentant à toute la famille en même temps – je n’avais moi-même jamais rien fait de similaire. Nous aurions rendez-vous chez Grandma et Grandpa pour un repas convivial en compagnie de sa trouvaille. Curieuse, j’acceptai.

Ceci nous mène au jour d’aujourd’hui. J’étais tranquillement en train de cuisiner en faisant des glissades sur le parquet quand papa vint m’interrompre, une guitare plaquée contre son ventre, persuadé de faire des merveilles. « Tu ne sais pas jouer », fis-je remarquer, non sans rire de ses piteux exploits. Enfin, il mit la main à la pâte et m’aida avec le dessert, dont j’avais été chargée et qui avait en partie coulé sur mes chaussettes. C’était ma spécialité, les desserts. Grandma prétend que c’est parce qu’il s’agit là de mon unique alimentation. Elle n’a pas tout à fait raison. J’aime aussi beaucoup le jus de citrouille et les bièraubeurres et la tarte aux framboises, mais ceci est une autre histoire.

Le dessert enfourné, papa et moi trouvâmes un jeu idiot qui consistait à s’envoyer des cookies au vol tels des frisbees et à les rattraper avec les dents. Autant dire que, si nous nous amusions bien, la plupart des biscuits finissaient déchiquetés sur le sol qu’avait auparavant soigneusement nettoyé tante Mila. Il fallut l’arrivée de Grandpa qui nous sermonna comme deux enfants pour que nous consentîmes enfin à nous calmer.

Je faisais donc désormais les cent pas à la recherche des miettes perdues, pendant que de délicieuses odeurs gonflaient soigneusement leurs arômes dans la cuisine. Plus de miettes en vue, le repas soigneusement préparé sans l’aide de la magie, la maison soignée, je n’avais plus d’utilité en ce bas-monde, raison qui me poussa à regagner, à l’étage, ma chambre. Si petite qu’eût été la chaumière de mes grands-parents, nous y avions tous toujours eu notre propre chambre, ce qui, au vu du temps que j’y avais passé et y passais encore souvent, n’était pas sans me contenter.

Moins d’une heure plus tard, j’entendis une voiture s’arrêter sur le petit sentier peu fréquenté qui menait face au jardin. Il ne passait que très peu d’engins à roulettes par ici, et je ne doutais pas qu’il s’agissait là de la Juliette et de son Roméo. Assise face à mon miroir, je remplaçai ma chevelure longue et rousse par un carré des plus sombres. Puisqu’il fallait accueillir un nouveau membre dans la famille, j’avais décidé de l’impressionner en lui donnant l’impression d’arriver dans un cercle de clones, puisqu’avec nos iris verts et nos peaux blanches, nous nous ressemblions tous énormément. J’avais hérité la teinte olive de mes iris de papa. Maman avait aussi les yeux émeraude, mais j’aimais néanmoins affirmer que c’est de papa dont je les tenais, puisque maman m’avait légué ses aspects changeants et sa capillarité fauve. Que cela soit vrai ou non, j’emportais ainsi quotidiennement avec moi un peu de chacun d’eux, et cela me satisfaisait. Mais ce soir, puisque tonton Alan, papa et mes trois cousins avaient les cheveux noirs, je voulais me sentir un peu plus de la famille qu’à mon habitude : nous irions donc de concert ! Je n’étais bien sûr pas peu fière de mon idée, je la trouvais d’autant plus excellente que Daniel, le frère aîné de Jolien, avait trouvé mauvaise mon idée de prendre l’apparence de sa cadette.

Au rez-de-chaussée, des voix se faisaient entendre, il était temps que je joigne la mienne aux festivités, pour faire profiter à cet inconnu du très célèbre et très chaleureux accueil Enatari.

Je descendis donc les marches à toute vitesse, manquant de ne pas me réceptionner correctement à l’arrivée, et m’arrêtai juste face à la porte, où toute ma petite famille s’affairait déjà. M’élevant sur la pointe des pieds, je ne fis qu’entrapercevoir le visage du jeune homme qui, à ma grande déception, portait des lunettes pour protéger ses petites mirettes du vilain Phébus. Comme il posait ses yeux sur moi, je lui fis un signe de la main et le saluai de loin avait de retourner la cuisine, dont je revins quelques minutes plus tard, une fourchette oubliée dans mon poing serré. Dans la pièce boisée, les discussions allaient bon train et, enfin, j’aperçus le visage du nouveau venu. Stoppée net dans mon mouvement, j’en lâchai mon arme de cuisine qui tinta jusqu’à gésir, inerte, sur le plancher. Je connaissais ce garçon, mais il ne s’appelait pas Arthur. Incrédule, je le considérai, les pupilles écarquillés, sans bouger. Il avait changé, ses traits s’étaient creusés et son visage avait gagné en maturité, mais j’étais certaine de le reconnaître. J’aurais dû comprendre, quand Jolien m’avait parlé d’un jeune anglais d’environ mon âge, que ne jamais en avoir entendu parler avait quelque chose de suspect. La communauté sorcière n’est pas vraiment conséquente, et tous les jeunes sorciers de l’île passent par Poudlard. J’aurais dû comprendre que quelque chose était anormal. Comment avais-je pu être si… innocente ? Je n’en revenais pas mais, par chance, à part lui peut-être, personne, ne semblait s’intéresser à moi. Sans chercher plus loin, j’ouvris ma main et le couvert quitta le sol pour rallier mes doigts qui se refermèrent sur lui. C’était un petit truc que j’avais appris lors de ma formation d’auror, et j’aimais tant m’en servir que je le faisais maintenant parfois sans en avoir vraiment conscience. Mais en ce moment, ce n’était pas cela qui me préoccupait.

Figée par ce que j’avais devant les yeux, j’hésitais entre mettre directement cet intrus hors de la maison ou moi-même m’en aller. Je m’étais toujours bien entendue avec Romain – puisqu’il s’appelait Romain – lorsque nous étions à Poudlard, nous avions même été amis, mais le mensonge faisait partie des choses que je ne digérais que difficilement. Et en l’occurrence, le mensonge était d’envergue.

Finalement, je repris mes esprits et rejoignit à nouveau la cuisine, où je me fis plus ou moins oublier jusqu’à l’heure du repas. À plusieurs reprises, le regard de Jolien avait croisé le mien et m’avait sommé de venir. Elle m’en voulait, et je le savais, de mon impolitesse, mais elle n’aurait pas plus apprécié que je fasse un scandale.

[…]

Le repas était servi et les plats fumaient sur la table. Face à moi, ma cousine continuait à me lancer des œillades terribles que j’esquivais en tentant de focaliser mon attention sur mes aliments. Garder la tête baissée ne me ressemblait pas, et je savais papa inquiet et tante Mila suspicieuse, mais je ne voulais pas affronter les prunelles de l’imposteur qui se tenait aux côtés de ma cousine. Il était si proche que j’aurais aisément pu piquer mon couteau dans sa main, mais cette envie-là devait être contenue. Pour l’instant, du moins.

Oncle Alan le questionnait, il voulait tout savoir de sa vie qui n’était qu’un affreux tissu d’inventions. Certains éléments étaient vrais, bien sûr, mais pas les principaux. C’est pourquoi, n’y tenant plus, je pris finalement la parole en français, puisque Romain – appelons-le par son vrai prénom – était à moitié Français. Il y avait longtemps que je n’avais plus parlé la langue de maman et, à coup sûr, mon phrasé était imprécis, mais au moins, je savais que personne d’autre, si ce n’est peut-être papa, n’y entendrait goutte. Au moins, on ne pourrait pas me reprocher de faire un esclandre qui alarmerait la sensibilité de ma très chère tante qui, à l’autre bout de la table, entortillait ses cheveux blonds autour de son index fin. Après l’avoir évité pendant plus d’une heure, je plantai donc finalement mes pupilles dans les siennes :

« Et quoi, tu n’as pas cru bon de me prévenir ? »

Prenant une voix garçonne, je continuai dans une fausse imitation :

« Oh, salut Elada, je vais débarquer dans ta famille en faisant semblant que je suis quelqu’un d’autre, tu crois que tu pourrais jouer le jeu ? »

À défaut de transpercer sa paluche de l’objet affûté que je tenais dans la mienne, j’enfonçai celui-ci à la verticale dans la viande en sauce qui baignait au milieu de mon assiette.

« Au moins, ça aurait évité la surprise ! Ou bien tu as pensé que c’était un détail inutile ? »

Un regard circulaire. Tous, y compris le petit Noam, me dévisageaient sans comprendre ce qui me valait m’exprimer d’une voix si dure et, qui plus est, en français. Les cachoteries n’étaient pas dans mes habitudes, et la rudesse pas dans mon caractère. J’avais conscience d’en avoir probablement trop fait, mais la chose était désormais lancée, autant ne pas l’arrêter en si bon chemin. Et puisque Romain m’avait mis dans une situation délicate, c’est à lui que revenait d’égayer et d’éclaircir la situation, s’il en était toutefois capable.
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Arthur Darmancour

Arthur Darmancour
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MessageSujet: Re: [Irlande} Repas de famille feat Elada & Arthur   [Irlande} Repas de famille feat Elada & Arthur EmptyLun 30 Nov - 13:15

[Irlande} Repas de famille feat Elada & Arthur Pytli

Repas de famille

Elada & Arthur

Et quoi, tu n’as pas cru bon de me prévenir ?


Un poids se déposait sur tes épaules et tu serrais fortement ta fourchette dans ta main. Sans t’en rendre compte ton regard s’était accroché sur ton assiette à moitié pleine. Ton esprit était soudain devenu vide et tu inspirais violemment pour te sortir de cet état presque léthargique.
Ces mots dits en ta langue natale te plongeaient dans le doute, mais tu regardais tout de même Elada. Elle qui te regardait avec ce qui semblait être de la haine.

Oh, salut Elada, je vais débarquer dans ta famille en faisant semblant que je suis quelqu’un d’autre, tu crois que tu pourrais jouer le jeu ?


Elle te faisait presque sursauter en plantant sa fourchette dans sa viande. Tu imaginais sans un mal que ce morceau de chaire aurait pu être toi. Cela t’en faisait lâcher ta fourchette qui tombait bruyamment sur le bord de l’assiette. Les regards alors tournés vers Elada venaient se poser sur toi.

Au moins, ça aurait évité la surprise ! Ou bien tu as pensé que c’était un détail inutile ?


Tu inspirais de nouveau remplissant plus que de nécessaire tes poumons. Tu croisais leur regard et comme touché par la foudre, tu réalisais que tu aurais du mal à t’expliquer.
Tu te rappelais leur accueil si chaleureux, comme si tu étais déjà un membre de la famille. Tu avais remarqué Elada et vu tout de suite que comme à son habitude, elle ne serait pas dupe. Pourquoi avais-tu cherché à la tromper ? Tu savais qu’elle te reconnaîtrait. À dire vrai, tu guettais presque son offensive.
La voix hésitante, tu commençais à parler français, mais tu te reprenais rapidement usant de l’anglais.

Elada, te prévenir de quoi ? Que j’ai changé ? Que j’ai évolué ? Ou que j’ai tout simplement cherché à tout oublier ? C’est inutile de se souvenir de l’autre. Il est loin. Il n’existe même plus.


Finissant ta phrase, tu te laissais tomber sur le dossier de ta chaise, les poignets sur l’arête de la table. Tu observais les gens autour de toi. Sous leurs regards insistants, tu passais tes mains sur ton visage et te préparais à les éclaircir.

Excusez-moi… Lorsque Elada parle de ce quelqu’un d’autre et que moi-même, j’utilise ‘’l’autre’’ avec dégoût, nous faisons référence au passé. Un passé triste dans lequel Elada me connaît et sur lequel j’ai définitivement mis un trait. Autant vous avouer tout de suite que la sorcellerie s'est finie pour moi et que je ne veux plus en entendre parler. Je ne suis pas un sorcier, Poudlard n’existe plus et je n’ai rien fait de près ou de loin qui ait un rapport avec la magie. Absolument rien. C’est tout juste si je me souviens y avoir mis un pied… Je me suis battu pour oublier cette partie de ma vie. Elada, ne dis pas que je suis quelqu’un d’autre. Je ne me suis jamais senti autant moi-même qu’aujourd’hui.


Sur ces mots, tu plonges tes yeux dans ceux d’Elada. Tu n’y cherches rien de spéciale si ce n’est qu’elle n’évoque pas les morceaux les plus difficiles de ta vie. Tu ne peux t’empêcher de penser à Laïla. Pensez à la guerre et tout ce qui t’a dégoûté. Tu ne penses pas à ta vengeance. Pas maintenant. Tu regardes alors Jolien qui affiche un air que tu ne lui connaissais pas encore. Elle sait que tu as abandonné la magie et laissé derrière toi une vie. Elle sait également que tu ne lui à pas tout dit et qu’elle finirait par vouloir en savoir plus.

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Elada L. Enatari

Elada L. Enatari
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MessageSujet: Re: [Irlande} Repas de famille feat Elada & Arthur   [Irlande} Repas de famille feat Elada & Arthur EmptySam 4 Juin - 12:40

En moins d’une seconde, mes iris s’étaient colorés du même noir de jais que celui de ma chevelure, créant, je le supposais, un étrange contraste avec mes joues rougies. J’étais en colère mais, par dessus tout, j’étais déçue et, bien sûr, je ne pouvais pas retenir mon blâme. J’avais toujours eu le don du mélodramatique, c’était un trait de personnalité que me valait souvent de me faire remarquer, mais je n’avais pour autant pas l’habitude de sérieusement croire en mes tragi-comédies. J’aimais jouer, mais je n’appréciais néanmoins pas à ce point prendre part à mon propre jeu. Cependant, je me sentais légitime dans mon anathème et les regards de ma famille ne me pesaient pas

Mon interlocuteur, quant à lui, semblait en être fortement incommodé, et je me surprenais à espérer que les œillades lourdes d’interrogations que posaient les miens sur sa petite personne le transpercent physiquement pour le mettre à nu et leur révéler enfin sa vraie personnalité, son mensonge.

À ma grande surprise, ce fut cependant l’imposteur qui se tenait face à moi qui prit l’initiative de se dévoiler.

« Elada, te prévenir de quoi ? Que j’ai changé ? Que j’ai évolué ? Ou que j’ai tout simplement cherché à tout oublier ? C’est inutile de se souvenir de l’autre. Il est loin. Il n’existe même plus. »

Face à moi, l’hypocrite semblait reprendre confiance et choisissait même préférer la langue de Shakespeare à celle de Molière. C’était un choix courageux, certes, mais sans doute aussi un peu idiot. Car s’il donnait une forme de crédit à son bavardage, il exposait également, au vu et au su de tous, le contenu de mes griefs que seul daddy avait jusqu’alors pu saisir. Mais en ce qui me concernait, cela me facilitait la tâche : pour une fois, personne ne me reprocherait de m’être emportée sans raison valable. Je décidai donc de moi-même continuer en anglais, mais le fourbe me devança :

« Excusez-moi… Lorsque Elada parle de ce quelqu’un d’autre et que moi-même, j’utilise ‘’l'autre’’ avec dégoût, nous faisons référence au passé. Un passé triste dans lequel Elada me connaît et sur lequel j’ai définitivement mis un trait. Autant vous avouer tout de suite que la sorcellerie c'est fini pour moi et que je ne veux plus en entendre parler. Je ne suis pas un sorcier, Poudlard n’existe plus et je n’ai rien fait de près ou de loin qui ait un rapport avec la magie. Absolument rien. C’est tout juste si je me souviens y avoir mis un pied… Je me suis battu pour oublier cette partie de ma vie. Elada, ne dis pas que je suis quelqu’un d’autre. Je ne me suis jamais senti autant moi-même qu’aujourd’hui. »

Pour peu, il aurait presque été attendrissant. Mais c’est un tout autre sentiment qui s’emparait de moi : le mépris. Et je n’aimais pas me sentir méprisante. Intérieurement, j’écumais.

« Oh, very well ! Tu veux parler anglais ? Tu veux tout compte fait que tout le monde découvre qui tu es vraiment ? C’est héroïque, je le concède, mais totalement vain ! Et cela ne change certainement rien à la situation. »

Furieuse, je m’emparais à nouveau de mon couteau et le pointai vers lui en plongeant mes yeux dans ces pupilles qui semblaient vouloir aborder les miennes. Après une inspiration qui devait me servir à contenir mon ressentiment, je repris cependant.

« Ce qui est formidable, Romain, c’est que la plupart d’entre eux ne parlent pas ou trop peu français. Au moins maintenant, les choses sont claires pour tous : tu es un imposteur et je n’aurais même pas dû essayer de te protéger en le leur cachant. »

Je marquais une nouvelle pose, le fixant sans comprendre les raisons de son comportement.

« Et puis, c’est quoi cette histoire ‘’Plus un sorcier’’ ? Tu crois vraiment que tu peux renier ta vraie nature ? Regarde-toi, regarde-nous. Personne ici ne te demande d’être un parfait moldu. Tu n’as pas besoin de leur dire que la sorcellerie c’est fini pour toi comme s’il s’agissait de quelque chose de sale. Nous ne sommes pas des monstres, ici. Qu’est-ce que tu as cru, Romain ? Qu’en crachant le mot ‘’sorcier’’ comme une insulte tout serait pardonné, oublié ? »

J’avais insisté sur son prénom, comme pour me prouver à moi-même que je n’étais pas l’instigatrice d’un titanesque quiproquo, et Jolien m’avait dévisagée d’une façon que je ne lui connaissais pas. Le désespoir sur son visage m’avait néanmoins encouragée à continuer. En ce moment, je me sentais comme un héros des temps moderne, un justicier masqué auquel incombe la lourde tâche de rétablir la vérité. Je n’aimais pas cette position, mais elle me semblait cependant nécessaire. Étais-je en droit de laisser ma propre cousine vivre une vie de leurres et de d’imposture ? Je doutai une fraction de seconde mais, très vite, celle-ci me confirma qu’elle ne voulait ni ne pouvait rester dans l’ignorance.

« 'Lada, tu le… connais ? »

Sa petite voix, fébrile, traduisait son incompréhension, et je m’en voulais presque de menacer son compagnon d’un banal couteau rond. Sans baisser pour autant ma garde, je tournai la tête vers elle et acquiesçai, la mine désolée, avant de reprendre la hargne de mes précédentes paroles.

« Ce… ''ton mec'', il était chez Serdaigle, comme moi, lorsque nous étions à Poudlard. Et pour autant que je m’en souvienne, j’ai cru à l’époque qu’il était mon ami. C’était idiot, continuais-je en tournant brusquement mes prunelles le principal concerné, puisqu’il a lui-même supposé que trois poils de barbe en plus le rendraient méconnaissable. »

À ces mots, j’esquissai un rire mauvais que je ne me connaissais pas et m’asseyais de nouveau.

« Je suis désolée Jolien que tu aies eu affaire à quelqu’un d’aussi minable. »

Ce disant, je toisai à nouveau Romain, ou tout au moins ce qu’il en restait.

« Non pas que je t’aie toujours considéré de la sorte, Romain, mais ce mensonge est pathétique. Que tu cherches à évoluer, tout le monde le comprend. Que tu aies besoin de mentir, de renier ton passé et de falsifier ton identité est par contre beaucoup plus douteux. Ton vécu fait inévitablement partie ce que tu es aujourd’hui – un menteur. Et évoluer, c’est admettre qu’il t’a mené ici aujourd’hui. Faire comme s’il n’avait jamais existé et tromper ton entourage c’est en revanche, pardonne-moi, mentalement instable. »

Les mots que j’employais étaient durs et mon ton implacable, et je crois que Tante Mila, tout autant que d’autres autour de cette table, se surprenaient de tant de sévérité. Le petit Noam, assurément, en était le plus chamboulé. La mine défaite, il s’était approché de moi et tirait désormais sur mon tee-shirt, l’air insistant. C’est malgré tout toujours à Romain que j’accordais toute mon attention.

« Alors non, le problème n’est pas que tu sois un sorcier. Tout le monde ici accepte que tu puisses être un sorcier, la moitié de la famille l’est. Le problème est que tu tentes de nous embobiner. »

Ce disant, je me baissais pour accepter les bras du dernier né Enatari, lui-même à mon sens probablement un sorcier, et le soulevai du sol pour le porter à mon niveau avant de reprendre ma tirade.

« Admets-le, ce n’est pas le meilleur moyen de te faire accepter dans une famille ».

La petite tête se posa sur mon épaule et ma rétine capta un bref instant celle de ma cousine.

« Sait-elle seulement que ton vrai nom est Romain Peter Lesage ? Comment peux-tu ainsi mentir à une jeune femme qui te fait à ce point confiance ? Comment peux-tu t’introduire chez nous sans user de ton vrai nom ? »

C’était en ce moments uniquement la figure Jolien que j’étudiais, priant pour qu’elle ne se laisse pas duper par les mots que je savais si bien employés par ce beau parleur.

« Elada, je crois qu’il a compris ».

Ce fut grandpa qui, fort de cette flegme olympienne qui l’habitait, me coupa dans mon élan ; Jolien qui me somma de ne pas m’arrêter en si bon chemin.

« Non, 'Ladou, je t’en prie continue »

Passant ma main dans la chevelure noire qui se pressait contre la mienne, je baissai soudainement les armes, désolée de n’avoir pas pu protéger Jolien de cette fanfaronnade, de n’avoir pas pu préserver ma famille d’une telle scène.

« Je suis désolée, mais c’est trop pou moi. »  

Ce disant, j’approchai mon front de celui du petit garçon et le serrai un peu plus contre moi. J’étais lasse, j’étais épuisée et je n’avais plus la force de me battre. J’avais envie de croire que tout rentrerait dans l’ordre et que personne ne me tiendrait rigueur de cet écart de conduite. Grandma comprenait. Elle me comprenait toujours. Alors, elle se leva pour donner aux opérations une direction plus calme, mais non moins ferme.

« Allez-vous-en, jeune homme »

Comme il ne réagissait pas, elle continua.

« Sortez mon garçon, sortez. Notre famille fonctionne parce qu’elle est basée sur le respect et l’honnêteté et certainement pas sur le mensonge et les cachoteries. Vous ne pouvez pas espérer y trouver votre place en mentant plus que vous ne respirez, en vous présentant comme un autre. Alors maintenant, sortez ».

Jolien s’était éloignée de Romain et examinait sa grand-mère. La solidité de son regard était sans appel, elle aussi désirait que Romain s’en aille. Elle ne le suivrait pas. Les Enatari étaient soudés, c’était l’une de leurs forces. Et pour l’heure, Romain ne faisait pas partie du clan, et imanquablement n’en ferait-il jamais partie.

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Arthur Darmancour

Arthur Darmancour
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MessageSujet: Re: [Irlande} Repas de famille feat Elada & Arthur   [Irlande} Repas de famille feat Elada & Arthur EmptyDim 12 Juin - 6:54

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Repas de famille

Elada & Arthur

Croisant de nouveau les yeux d’Elada, tu voyais à la couleur de ses yeux qu’elle ne te laisserait pas si facilement en paix. Ce qui autrefois te plaisait chez elle, en outre sa capacité à vouloir toujours en savoir plus et toujours aller plus loin, devient des qualités que tu commençais à détester. Ce repas de famille commençait à devenir une vraie battle. À chacun, son tour. Le meilleur serait celui qui démontrait l’autre en premier. Désormais, c’était au tour d’Elada et tu devinais sans un mal que l’attaque serait virulente.

« Oh, very well ! Tu veux parler anglais ? Tu veux tout compte fait que tout le monde découvre qui tu es vraiment ? C’est héroïque, je le concède, mais totalement vain ! Et cela ne change certainement rien à la situation. »

La discussion promettait d’être digne d’un film dramatique. Tes yeux accrochaient ceux d’Elada et ne les quitteraient pas avant un bon moment.

« Ce qui est formidable, Romain, c’est que la plupart d’entre eux ne parlent pas ou trop peu français. Au moins maintenant, les choses sont claires pour tous : tu es un imposteur et je n’aurais même pas dû essayer de te protéger en le leur cachant. »

À ces mots, ton visage se formait en un sourire aigre. Pour toi, elle n’avait absolument pas essayé de cacher ton secret. Dès que tu étais entré, elle avait agi comme un volcan qui peu à peu commençait à rentrer en éruption. Tu te demandais même si elle n’avait pas préparé la scène dans sa tête avant d’attaquer. Tu étais peut-être un imposteur, mais cela ne regardait que toi. De toute façon, tu t’attendais désormais à ce qu’elle crache ton identité. Après cela, il n’y aurait plus rien à rajouter. Pour celui qui avait regardé un temps soit peut la presse sorcière, il se souviendrait surement de ces articles te concernant. Il y en avait tellement eu…

« Et puis, c’est quoi cette histoire ‘’Plus un sorcier’’ ? Tu crois vraiment que tu peux renier ta vraie nature ? Regarde-toi, regarde-nous. Personne ici ne te demande d’être un parfait moldu. Tu n’as pas besoin de leur dire que la sorcellerie c’est fini pour toi comme s’il s’agissait de quelque chose de sale. Nous ne sommes pas des monstres, ici. Qu’est-ce que tu as cru, Romain ? Qu’en crachant le mot ‘’sorcier’’ comme une insulte tout serait pardonné, oublié ? »

Cette nouvelle offensive faisait naître en toi un sentiment de colère. Bien entendu, la sorcellerie était quelque chose de mal que tu souhaitais effacer de ta vie. Pourquoi ne pourrais-tu pas simplement te faire passer pour un moldu devant tous ! Tu reniais cette nature que tu n’avais pas choisie tout comme ton père. Lui, il avait tout compris dès le début. Il n’avait pas attendu que des drames envahissent sa vie. Il avait pris les devants et désormais, il pouvait avoir une vie paisible loin de ce monde pourris. Les sorciers n’étaient pas tous des monstres, mais chacun d’entre eux pouvait le devenir. La magie leur donnait bien trop de pouvoir ce qui amenait à ce qu’en un claquement de doigts l’on puisse retirer la vie. C’était comme se prendre pour un dieu.

« Ce… ''ton mec'', il était chez Serdaigle, comme moi, lorsque nous étions à Poudlard. Et pour autant que je m’en souvienne, j’ai cru à l’époque qu’il était mon ami. C’était idiot, puisqu’il a lui-même supposé que trois poils de barbe en plus le rendraient méconnaissable. »

Toi aussi, tu l’as croyait ton amie. Tu avais espéré qu’elle taise ton secret. Tu aurais pensé qu’elle puisse comprendre ce que tu avais vécu et qu’elle puisse accepter ton ressentis pour la magie. Elle ne comprenait rien. Elle était comme tous les autres. Ton visage n’avait peut-être pas si changé que ça, mais ton âme elle… Ils l’avaient souillée. Tu portais encore les stigmates des liens sur tes poignets. Cette cicatrice près de l'œil qui t’obligeait à porter des lunettes et toutes ces autres marques qu’ils avaient pris soins de faire disparaître grâce à la magie. Ils avaient masqué leurs larcins, mais tu n’avais pas oublié.

« Je suis désolée Jolien que tu aies eu affaire à quelqu’un d’aussi minable. »
« Non pas que je t’aie toujours considéré de la sorte, Romain, mais ce mensonge est pathétique. Que tu cherches à évoluer, tout le monde le comprend. Que tu aies besoin de mentir, de renier ton passé et de falsifier ton identité est par contre beaucoup plus douteux. Ton vécu fait inévitablement partie ce que tu es aujourd’hui – un menteur. Et évoluer, c’est admettre qu’il t’a mené ici aujourd’hui. Faire comme s’il n’avait jamais existé et tromper ton entourage c’est en revanche, pardonne-moi, mentalement instable. »

Instable. Voilà qu’elle te parlait à la manière de ces soit disant medicomages. Mais comment évoluer lorsqu’à chaque coin de rue l’on vous regarde tantôt comme un héros et tantôt comme un suspect. Comment oublier lorsque chaque rue, chaque évènement, chaque date vous rappel un moment horrible de sa vie. Tu avais tout perdus alors pourquoi se souvenir de ça ? Tout ce que tu avais cru beau dans la magie t’avait conduit devant des obstacles infranchissables. À chaque pas que tu pensais faire en avant il y avait toujours un évènement pour te faire reculer jusqu’au début. C’est comme si depuis tes 17 ans à ce qu’il y a tout juste 1 an et demie ta vie s’était stoppée. Tout ce que tu avais pu construire, ils l’avaient détruit. Toi-même, tu ne voulais plus de ce Romain trop faible qui ne réussissait jamais. Alors, tu l’avais tout simplement effacé.

« Alors non, le problème n’est pas que tu sois un sorcier. Tout le monde ici accepte que tu puisses être un sorcier, la moitié de la famille l’est. Le problème est que tu tentes de nous embobiner. »

Pourquoi toujours les autres ? Pourquoi est-ce que pour une foi, tu ne pourrais pas décider par toi-même ?

« Admets-le, ce n’est pas le meilleur moyen de te faire accepter dans une famille ».
« Sait-elle seulement que ton vrai nom est … »

Tu essayas de l’empêcher de prononcer ces mots. Tu t’étais levé brusquement de ta chaise en posant les mains sur la table.

« Non, Elada.. »

« Romain Peter Lesage ? Comment peux-tu ainsi mentir à une jeune femme qui te fait à ce point confiance ? Comment peux-tu t’introduire chez nous sans user de ton vrai nom ? »

Tu fermais les yeux et expirais profondément. Cela faisait longtemps que tu n’avais pas entendu ton véritable prénom et nom. Rien qu’à cette identité les titres de journaux te revenaient en tête. La presse c’était fait un malin plaisir à parler de toi et de ta vie en générale. Certains t’avaient même proposé d’écrire un récit entier sur ton existence. Les questions étaient toujours les mêmes. « Comment était-ce, la guerre ? » « Vous êtes jeune, qu’avez-vous ressentis face à tant de souffrance ? » A l’hôpital les spycomages n’étaient pas mieux. Ils posaient toujours les mêmes questions comme si d’un jour à l’autre tout pouvait avoir changé. Tu leur répondais toujours la même chose. « Il n’y a rien à dire sur la guerre. Le simple fait de s’en souvenir est déjà un crime. Il faut laisser les morts en paix et se souvenir d’eux d’avant ces tragiques évènements. » Ils voulaient tous que tu te souviennes de ce qui t’avait détruit. En faisant cela, c’est comme s'ils tuaient de nouveau tous ceux que tu aimais. Tu leur en voulais de t’avoir fait tant de mal.
Tu regardais Jolien. Dans son regard, tu y décelais une immense tristesse. Tu lui avais souvent demandé de ne pas trop te poser de question que cela ne l’aiderait pas à te connaître. Tu avais trop changé. Tu n’avais plus rien de ce Romain Lesage. Arthur était quelqu’un d’autre. Il était plus fort. Il n’était plus hanté par le passé et il l’aimait. C’était tout ce qui comptait. Leur vie à tous les deux étaient simples. Ils ne se prenaient pas la tête. Ils étaient innocents face à ce monde tordu que pouvait être la sorcellerie.

Plongeant ton regard dans celui de ta petite amie, tu lui faisais comprendre que tu étais désolé. Désolé pour ce qui venait de ce passé. Tu te rasseyais lentement ne sachant trop quoi répondre à cette attaque. Qui avait-il à rajouter de toute façon ?
Dans tes pensées, tu ne suivais pas la suite des évènements. Tu réalisais simplement qu’on ne voulait pas de toi. On te priait même de bien vouloir sortir. Cela ne t’offusqua pas le moins du monde. Tu comprenais tout à fait. Assi sur ta chaise, tu te relevais lentement avec un sourire forcé sur le visage. Ils ne pouvaient comprendre tes agissements et quoi qu’il en soit ils n’essayaient même pas d’en savoir plus. Dès l’instant où ils t’avaient pris pour un menteur de première catégorie s’en était finit.

« Je vois… Je ne vais pas vous déranger plus longtemps. C’était tout de même un plaisir de vous rencontrer. Je sais maintenant pourquoi Jolien est une si belle personne… Faites attention à elle. »

Pour Jolien, tu devenais une peine de cœur et pas des moindres. Bien que tu n’eusses pas été honnête sur ton identité et ton passé, tu espérais qu’elle ne prenne pas les deux ans passés ensemble comme un simple tissu de mensonges. Tu avais aimé passer du temps avec elle. Tu aimais votre vie à tous les deux dans ce si petit appartement. L'Arthur qui était en toi adorait cette belle brune au fort caractère et aux idées folles. Ce qui te manquerait le plus serait très certainement ton arrivée le soir lorsque tu retrouvais un appartement méconnaissable et une enfant recouverte de peinture, de poussière, les cheveux ébouriffés, qui te regardait avec un grand sourire avant de te demander si tu aimais la nouvelle décoration. Non, ce qui te manquerait le plus se serait de ne plus la retrouver le soir à côté de toi dans votre lit. Ce fatidique moment où elle sortait son appareil photo et qu’elle te montrait tous ses clichés de la journée avec toutes les explications qui allaient avec.
Prêt à quitter la pièce, tu regardais l’attabler une dernière foi et tu t’adressais à Jolien.

« Jolien… Je ne veux pas te quitter, mais au vu de la situation… Je vais quitter Londres un moment, mais si tu souhaites me parler ou que tu as besoin de moi, je suis là. Je laisserais dans notre appartement un moyen pour que tu puisses me contacter. »

Avant de quitter la pièce, tu regardais quelques secondes Elada. Tu hésitas à lui dire quelque chose, mais au final, tu te disais qu’elle n’en valait pas la peine. Tu te contentas d’un sourire.
Laisser Jolien derrière toi te fit mal au coeur, mais tu ne voulais plus te battre et tu ne souhaitais que plus jamais on te demande des comptes sur ce que tu avais fait ou sur ce que tu pourrais faire en tant que sorcier. Cet univers n’était pas fait pour toi et tu aurais dû t’en rendre compte bien avant. Tu ne voulais pas te justifier. Après tout ce que tu avais pu faire, tu pensais avoir le droit de tout recommencer. Changer ton identité, c’était avant tout nécessaire pour toi-même.
Oui, tout recommencer. C’était définitivement la meilleure solution. Tout recommencer pour revenir un jour plus grand et plus fort. Tu n’attendais que ça. Tu n’attendais que ce moment pour pouvoir, te relever et faire enfin table rase sur le passé. Tu te vengerais. Car c’était ça en fait. Tu n’attendais que le moment opportun pour te venger. Cela pouvait te prendre 1-5- ou 10 ans cela t’importais peut. Ce qui t’importait, c’était de pouvoir vivre une foi comme le grand gagnant de l’histoire. Cette histoire où il n’y a qu’un mort. La mort du méchant. Cette fin, tu la voulais plus que tout.
Avec toutes tes affaires, tu sortais de la maison et tu sortais ton téléphone portable pour appeler un taxi. Ne te restait-il plus qu’à attendre sur le trottoir sur lequel tu y posais tes fesses. Le regard fuyant, tu regardais au loin espérant que ton chauffeur ne tarde pas. Tu mourrais d’envie de retourner à l’intérieur de la maison pour y récupérer Jolien. Tu craignais qu’elle ne cherche plus jamais à te voir. De temps à autre, tu regardais en direction de la maison pour espérer la voir à travers une des fenêtres, mais ta mauvaise vue t’empêchait de voir quoi que ce soit. Tu te rendais compte que tu avais laissé tes lunettes sur la table à manger. Cela te fit rire. C’est à ce moment précis qu’un taxi avançait dans ta direction. Allez savoir pourquoi tu avais soudain un déclic. Tu fouillais énergiquement dans tes affaires pour y trouver un stylo et un bout de papier sur lequel tu y inscrivais quelques mots.


« Ou que tu sois et à n’importe quel instant, si tu à besoin ou que tu veux bien de moi ; prononce ces mots, alors je te reviendrais.
-Qui que tu sois reviens moi sur le champ. »


Le chauffeur de taxi avait déjà mis tes bagages dans le coffre lorsque tu formais un papillon animé avec ton message. Tu le laissais s’envoler après lui avoir glissé le prénom de Jolien. Debout sur le trottoir, tu le regardais s’éloigner. C’était peut-être les derniers mots que tu adresserais à ta belle artiste.


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