Obscuro Momentum
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
-40%
Le deal à ne pas rater :
-40% sur le Pack Gaming Mario PDP Manette filaire + Casque filaire ...
29.99 € 49.99 €
Voir le deal

Partagez
 

 Dans les méandres de nos tourments [Arthur]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Elada L. Enatari

Elada L. Enatari
Messages : 46
Date d'inscription : 26/07/2015

Dans les méandres de nos tourments [Arthur] Empty
MessageSujet: Dans les méandres de nos tourments [Arthur]   Dans les méandres de nos tourments [Arthur] EmptyDim 19 Juin - 13:09



Dans les méandres de nos tourments

Dans les méandres de nos tourments [Arthur] Tumblr_nxl7vkLolu1rntxqeo1_250

Les yeux fermés, je laissais la caresse du vent s'emparer de ma chevelure et la modeler à sa guise. Face à moi, l'étendue verte des collines semblait me murmurer mille maux diluviens. Elle me parlait, m'exprimait son angoisse face à la tempête qui s'annonçait et me permettait ainsi, l'espace de quelques secondes, d'oublier mes propres tourments. Depuis une dizaine de jours, je me sentais lasse et épuisée. Ma peau était devenue terne et mes pupilles restaient inhabituellement grises. Je craignais d'ailleurs que, bientôt, ma capillarité fauve ne les imite, comme elle le faisait jadis, lorsque quelques rares mais impitoyables querelles m’opposaient à mes amis les plus proches, parmi lesquels Padraig était sans doute le plus concerné.

Songeant à ce compagnon de toujours, un léger sourire rehaussa la commissure de mes lèvres et je transplanai au Chaudron Baveur où nous avions souvent pour habitude de partager une bièraubeurre. Ce jour-là, pourtant, mes pas me dirigèrent vers le côté moldu où Padraig et moi avions décidé de nous retrouver, loin des accolades de nos connaissances mutuelles comme des regards curieux des passionnés de quidditch et de potins.

Lentement, mais non pas moins déterminée, je traçais ainsi mon chemin parmi la foule et, bientôt, je m'arrêtai devant un établissement minuscule qui ne payait pas de mine, mais dont l'accueil avait toujours été aussi chaleureux que la douceur de ses boissons. Soucieuse, je regardai ma montre. J'étais en avance d'une dizaine de minutes, et Pad' m'avait prévenu de son retard. J'aurais tout aussi bien pu aller faire les quelques emplettes dont daddy avait besoin pour ses potions de soin, mais je n'en n'avais pas le coeur et je songeais que l’activité serait plus agréable en la douce compagnie du beau jeune homme qu’était devenu l’ancien Serpentard.

Sans me poser plus de questions, je franchis donc le seuil de la porte, déclenchant le carillon des quelques grelots suspendus juste au-dessus de celle-ci. L’endroit était calme. Un couple discutait non loin du bar quand, près d’une fenêtre, un homme à l’étrange chapeau lisait les nouvelles fraîches du jour. Parmi ces gens, seule la tenancière prit la peine de me sourire. Je me dirigeai vers elle et, après avoir commandé ma boisson, je pris place dans un recoin un peu sombre, mais dont l'intimité s’assortissait parfaitement à mes états d'âmes. Un livre dans les mains, j'attendais donc désormais Padraig, dont j'espérais qu’il saurait trouver les mots pour me réconforter, ou tout au moins me changer les idées. Mais, par-dessus tout, j’espérais qu’il me débarrasse  de ma culpabilité.

Car c’était un fait : aussi prononcé que soit mon caractère, je repensais malgré moi encore à cette fameuse journée qui avait offert un nouveau célibat à Jolien, Jolien qui, ce jour-là, s'était pourtant fait une telle joie de nous présenter son compagnon. J'avais agi sous le joug de la déception et de la colère lorsque j’avais annoncé à tous que son petit ami était un menteur, et je savais l’avoir blessée. Et si elle ne m'en voulait pas, car la faute n'était pas mienne, je ne pouvais m'empêcher d'éprouver quelques remords. Et que je me sente entièrement légitime dans le mécontentement que j’avais ressenti alors - et d’ailleurs largement exprimé - n’empêchait rien de ce sentiment.

Lorsque Romain s'était levé pour quitter la table après s'être fait prier de sortir, il avait regardé Jolien en espérant qu'elle le suive. Mais elle s'était contentée de le considérer, la figure haute et fière, avant de silencieusement débarrasser la table et d’ensuite rejoindre la chambre qui était la sienne chez nos grands-parents. Surprise par tant de dignité, j’avais simplement embrassé Noam sur le front avant de rejoindre ma propre chambre. J'avais toujours su que Jolien deviendrait une grande dame, mais je n'avais pas soupçonné chez elle tant de maturité à un âge si précoce. Seule après la tempête, j'avais alors tristement regardé l'imposteur s’en aller, l’observant se servir de la magie pour envoyer un dernière message à celle qui avait partagé sa vie ces derniers mois. Je m'étais surprise d'une telle attitude chez un jeune homme qui prétendait ne pas être un sorcier, mais ne m'en étais pas formalisée, bien trop occupée à ressasser le souvenir de ce repas plus que mouvementé.

Mes pensées avaient ainsi vagabondé longtemps sur le lit de ma culpabilité grandissante. J'étais donc allée m'excuser auprès de Jo qui, plutôt que de me blâmer, m'avait remerciée de l'avoir délivré du non-dit. Mais ce n'est que lorsque mon cousin Daniel vint me prendre dans ses bras que je consentis enfin à tenter de trouver le sommeil. Et depuis, j'avais vu le visage de ma cousine se fâner un peu plus chaque jour. Derrière ses apparences fortes, je la sentais triste et malheureuse, et mes tentatives pour tenter de la faire sourire restaient vaines. Elle n'avait pas recontacté Romain et restait temporairement chez ses parents, incapable, pour l'instant, de vivre dans cet appartement qui avait vu croître ses amours. Et moi, je ne supportais pas de la voir si malheureuse, et moins encore d'avoir été partie prenante de son mal-être. Tous m'assuraient que je n'avais rien à me reprocher, que j'avais eu raison de ne pas laisser ma cousine s'enliser dans un tissu de mensonges, mais je ne pouvais néanmoins m'empêcher de sincèrement éprouver les tourments de celle que je considérais presque comme ma soeur.

C'est pourquoi, aujourd'hui, j'avais besoin de Padraig. Padraig, lui, saurait me parler franchement, me regarder dans les yeux, me faire rire et me consoler. Il saurait me faire penser à autre chose et être la fraîcheur dont j'avais besoin en cet instant. Il ne me ménageait jamais, mais il était toujours juste et honnête. Aussi espérais-je que les minutes, bien trop longues, filent désormais au rythme des secondes.

Dans l’attente de sa venue, j’oubliais mon environnement, lui préférant la qualité noire et blanche de l’une des pages anonymes de mon bouquin. Je contemplais ainsi les lettres dansantes qui la composaient. Je les dénombrais tandis qu’elles s’assemblaient pour former des mots que je ne lisais pas et les imaginais se mêler aux autres dans une cohue incompréhensible. Incapable de me concentrer, je voyais celles-ci virevolter et s’immiscer volutes de fumée qui émanaient de ma boisson avant de s'évaporer définitivement à ma vision. Je m'attardais encore ensuite sur les mêmes mots, sans les comprendre, et les suivais encore dans leur course folle quand, soudain, relevant le regard, mes iris se posèrent sur une silhouette oblongue qui, simplement positionnée face à moi, me dévisageait. Mais cette silhouette n'était pas celle de Padraig.
Revenir en haut Aller en bas
 

Dans les méandres de nos tourments [Arthur]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

 Sujets similaires

-
» [Irlande} Repas de famille feat Elada & Arthur
» Appelez moi Darmancour, Arthur Darmancour
» « Ainsi, toujours poussés vers de nouveaux rivages, dans la nuit éternelle emportés sans retour, ne pourrons-nous jamais sur l'océan des âges jeter l'ancre un seul jour ?» [Jacob]

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Obscuro Momentum :: Royaume-Uni :: Londres :: Ruelles diverses et habitations-