Nom : Lovegood-Scamander - Prénom: Lorcan, Sylvestre - Âge : Sait-on jamais ? - Pureté de sang: On le dit pur. - Baguette magique: Données inconnues.

« DESABUSE ET RICHE. »
« C'EST UN CONNARD. »
« MENTEUR, MAIS MENTEUR LAS. UNE ENIGME QUE L'ON VOUDRAIT QUALIFIER DE CELEBRITE, MAIS QUI RESTE TAPIE DANS L'OMBRE DE SES PROPRES SECRETS. »

Il est un homme qui a noyé son cœur dans celui d'un orgueil dépassant sa nature. Sous l'audace de ses désirs trop important, il s'est élevé jusqu'à des hauteurs diaboliques, et perché sur le piédestal d'une folie inaccessible pour le reste des humains, a vu sa raison être déchirée, broyée en une fin de son monde. Barbare de son intelligence, il a régi la violence de ses instincts par des étiquettes psychotiques que l'on s'accorde à lui attribuer, mais enfant d'une personnalité complexe, son cognitif dresse en lui des logiques que les hôpitaux ne peuvent plus devancer. Fou et militant solitaire, il a appris à sourire moins pour des causes qu'il ne défend plus, et sous son armure de paresse aux intégrations sociales se devine maintenant l'ombre d'une silhouette qui se refuse à perdre encore une fois les êtres qui lui sont chers. Comme un noyé qui s'agrippe à ce qu'on lui tend, il croit désespérément à ce néant des lendemains. Visionnaire du vide et de l'absence, son échiquier relève du champs de bataille, et Lorcan est un homme qui offre à tous l'image d'un spectre qui a cessé de combattre. Silencieux et morne, dans la fumée des cigarettes qu'il mord sans hargne, il est le déchet d'un hybride sauvage, mi humain, mi dragon, savant trop fou pour oser continuer des expériences qui l'aurait fait se remuer. On le dit à demi-mort dans sa tête, porté simplement sur l'argent, comme un saurien qui veille sur son or. Peut-être, qui sait. Peut-être.

(...)

Lily said* :

Le hamac se balance au rythme que lui a donné Lily sous cette forte chaleur de mai tandis que James déboule littéralement de l’inconnu, brandissant un chiffon de journal dont la jeune femme n’arrive pas à déchiffrer le titre. Des sourcils contrariés animent le visage de son frère.

« Pourquoi es-tu pote avec ce taré ? »
« Premièrement, je te demanderai d’employer d’autres mots parce qu’il est bien plus respectable que toi au vu du langage que tu emploies. Je veux bien que tu sois pas forcément rassuré quand je suis avec lui étant donné que je ne suis pas toujours revenue entière de sa passion pour les expériences mais il donne tout son sens véritable à la vie : prendre des risques. Et prendre des risques ça fait partie du concept de saisir des opportunités. Lorcan, il est comme ça et c’est pour ça que je l’aime. Il saisit la vie, ce n’est pas elle qui le surprend.
Deuxièmement, il est probablement l’homme le plus intelligent de cette planète. Et tu sais pourquoi ? Parce qu’il réfléchit. Beaucoup. Parfois trop, mais il réfléchit. Parfois pas assez aussi mais c’est un autre débat. Il sait puiser dans l’âme de chacune des personnes qui constituent son entourage. Il sait en tirer profit, il sait avantager chaque aspect de ce que tu es. Même chez toi, il trouverait quelque chose de potentiellement exploitable pour te sublimer alors que je n’en serais pas moi-même convaincu. Lorcan, c’est une dose de savoir tellement impressionnante que tu aurais encore à en apprendre de lui dans l’au-delà. Et ça encore, il va te trouver trois hypothèses de savoir si l’au-delà existe ou non. Il est loin d’être fou. Tu penses qu’il n’a pas de sentiments mais tu n’imagines même pas l’étendu de son cœur. Je suis heureuse d’avoir réussi là où d’autres ont échoué. Je suis heureuse de sa confiance qu’il n’accorde pas à n’importe qui. Il ne peut t’apporter que l’épanouissement quand tu vois qu’il ne s’épuise pas lui-même de son savoir et qu’il désire en apprendre toujours plus, avec ou sans toi. C’est ça aussi, que j’aime chez lui, sa passion et son dévouement dans chaque chose qu’il entreprend. Aussi tordues soient-elles, je l’admets.
Et troisièmement, je ne suis pas « pote » avec ce « taré », cet homme est mon meilleur ami et est probablement un des plus gros pilier de ma vie pour toutes les raisons que je viens de te citer. Donc je t’emmerde. »

*sur une idée originale de Lily consistant à décrire réciproquement les caractères de nos personnages par nos personnages respectifs.

Sur les marches de pierre, on lui demande d'attendre quelques secondes, les journalistes de la Gazette ayant pour objectif de capturer son image afin qu'il figure sur l'article qui portera son nom le lendemain. Lorcan projette son regard sur le retardateur d'un appareil qu'un des hommes brandit vers lui, et le coin de sa lèvre se soulève en un rictus aiguë, déformation de ses traits à la maturité stricte. Son corps a la carrure d'un homme, outil de profusion médiatique dont il use et abuse.

On veut diffuser de lui le reflet de ce corps travaillé tout autant par l'effort que par les tricheries génétiques dont les codes sont enfermés sous le verrou protecteur de son cerveau. Les épaules carrées qui soulèvent les angles droits de son costume tracent dans la foule une dynamique trop agile pour un homme de son âge. C'est ce que l'on croit : Lorcan n'a jamais réellement précisé que ses traits ne concordaient pas à l'image que l'on se fait de l'esprit protégé par l'organisme. Ses yeux croisent les flashs crépitants, ses prunelles se dilatent dans les explosions de lumière. Disques sylves, doubles, on trace dans ses yeux les circonvolutions de son âme hystérique. Mais dans le rôle auquel il s'affuble les revêtements de chair, il n'y a pas la moindre trace de violence ou de rêveries stupéfiées par la drogue. Les expressions sont calmes, parfois sévères, lesquelles rehaussées par la dureté d'une mâchoire couverte par une barbe de quelque jours. Le but est d'impression, de déployer un charisme qui se fait médiatique. Le jeu de la scène devant le grand public est une expression d'habileté à laquelle Lorcan sait qu'il doit jouer.

Ses mains restent ses plus importants instruments de pouvoir. Pianiste à ses heures perdus, les doigts en ont conservés une souplesse puissante. Les poings refermés, il peut terrasser, les paumes ouvertes, il peut caresser. Ses poignets portent les traces d'anciens souvenirs de captivités; Azkaban ayant la faculté ironique de ne pas s'effacer de la peau. Les ongles sont rongés, et la peau abimée : traces de brûlures ou cicatrices qui drapent un derme pâle, la peau s'est profondément endurcie au niveau de ses phalanges noueuses. Outils de domination, souvent de manipulation, ses mains sont les plus à l'image de sa propre personnalité. On ne s'étonnera plus de les voir soutenir un paquet de cigarettes.

Le silence dans la salle se fait. Les journalistes ont braqués leur attention sur l'estrade aménagée, et les Aurors entrent, accompagnant un homme. Il a le visage fermé, les pupilles dilatées, et le regard rêveur d'un narcotique sous stupéfiant. Mais lorsqu'il monte sur scène, lorsque sa main passe sur ses yeux, dans une lenteur qui trahit sa fatigue, son regard est caché, un instant à peine, de ces flashs qui crépitent sur lui. Ce cliché sera immortalisé le lendemain, choisi pour la parution du journal londonien ; car lorsque ses doigts s'abaissent, tous peuvent, avec appréhension, remarquer que les yeux de l'homme sont désormais emplis d'une volonté inébranlable, et que ce feu dans ses prunelles est le précurseur d'une personnalité controversée que les journalistes s'acharnent à décrire en des articles qui se cumulent sur lui. Lorcan Lovegood Scamander devient le centre de toutes les attentions. Les questions explosent, les chaises se raclent, la sécurité anticipée est là, et formant une ligne droite devant l'estrade, est comme un mur de chair.
Les yeux verts de Lorcan, regard félin, regard saurien, passent sur le visage de ses hommes et de ses femmes venus l'interviewer en ce jour de juin. Il plisse à demi les yeux, et pendant un instant, ne se concentre que sur le bruit de soie qu'une araignée, cachée dans les hauteurs d'un plafond assombri par les dimensions de la salle, fait, en tissant sa toile. Lorcan observe les journalistes, et doucement, vient effleurer le micro de ses doigts.

« Bonjour. »

Le silence se fait. Comme un seul homme, tous se rassoient, et il sourit. Il sait, au bruit timide des plumes qui viennent gratter conte les calepins, qu'ils sont en train d'étudier la forme de son corps, les angles de son visage, la marque de son costume cravate, et les semelles de ses chaussures. Il sait que d'ici le lendemain, il trouvera dans les journaux une critique sur la taille de ses cheveux,  ou sur la profondeur de ses cernes. Il sait que l'un d'eux aura remarqué le tremblement discret mais distinct de ses mains, et peut-être fera t-on des hypothèses sur les drogues qu'il s'injecte. Peut-être. Ses lèvres s'étirent, en un sourire poli.

« On m'a demandé de présenter officiellement mon projet politique. C'est en tant que candidat au rôle de Premier Ministre, associé à ... »

Ils se relèvent, beaucoup d'entre eux, et tendent vers lui des micros, des baguettes magiques, aboient des questions qui se mêlent dans la confusion de leurs voix excitées. Lorcan ferme les yeux, attend que la sécurité les calme, et puis reprend, doucement.

« En tant que candidat au rôle de Premier Ministre, associé à la Reine Artémis I, que je fais mon entrée dans le monde politique. Certains voient en ma démarche une imposture de la part de notre Reine, et je suis là pour démentir ces propos. C'est par souci de protection de notre pays que je me présente, et si la Reine veut bien établir mes fonctions comme officielles, je veux être en mesure de faire comprendre que la politique actuelle a besoin de connaître de nombreux bouleversements. Notre époque connaît un trouble majeur avec les êtres magiques, et la situation de guerre n'est inconnue pour personne. Je ne suis pas là pour jouer au Messie, je viens avant tout dans une dynamique de protection, et celle-ci doit être pragmatique et concrète. Je veux que les citoyens puissent comprendre, en lisant les journaux demain, que nous ne sommes pas dans un monde rose où il faut attendre un renouveau des choses en quelques semaines. L'anneau de Jade a montré ses faiblesses par des procédés identiques... »

On le questionne, et il abaisse ses yeux, feignant une réflexion. Son esprit s'égare sur Lily, et il l'imagine, à des kilomètres de là, à suivre une formation dont il ignore tout. Il imagine ses cheveux, attachés en arrière, son visage découvert en une expression ferme, sérieuse, et il l'imagine, en train de prendre des notes. Sa main effleure le porte-micro.

« On m'a prié, en venant ici, de préparer un discours, afin de vous établir les grandes lignes de ma vie, pour vous convaincre. »

Le silence, de nouveau. Lorcan ne les regarde pas. Il parle d'une voix un peu plus basse, les modulations de sa voix décrivant des courbes de fréquences qui forcent les journalistes à se montrer attentifs.

« Que puis-je vous dire de moi ? Je suis né Lovegood, j'ai connu la guerre politique qui a opposé l'Anneau de Jade et le Sceau de Salomon. Je n'ai pas pris parti, et j'ai été envoyé à Azkaban. Certains me disent homosexuel... »

Il s'arrête un instant, et dans la salle, des rires timides s'élèvent.

« Mais j'ose croire que vos intérêts professionnels s'élèvent au delà des scoops people. Mon orientation sexuelle, mes préférences en manière de champagne, mon amour des chats et des Triumphs, tout cela est tout à fait personnel, n'est-ce pas ? »

Ses yeux balaient la salle, dans un regard rapide, mais dénué de toute chaleur. Les disques sylves de ses yeux sont allumés de ce même feu que les journalistes ont pu remarquer en début de la séance, mais ce feu est glacial, et les fahrenheit creusent dans des niveaux négatifs. Aucun journaliste n'ose répondre. Le sourire de Lorcan apparaît, carnassier, et il se penche presque au dessus d'eux.

« Toujours est-il que je peux décrire mon parcours comme un grande suite linéaire, sans véritables obstacles majeurs, après des études à Poudlard en tant que membre de la maison Gryffondor. J'ai des relations fondées avec ma cousine, et je suis impliqué dans les affaires de ce pays très personnellement. J'ai tout intérêt à vous laisser croire que je suis particulièrement attaché à la réussite de vos articles, entendons-nous bien. »

Il laisse un rire résonner, et puis s'écarte doucement. Il pourrait leur dire que depuis deux ans, il est à la tête du plus grand réseau mafieux de toute l'Angleterre, après qu'il se soit servi sur le cadavre de l'ancien parrain. Ce rôle est nouveau pour lui, mais Lorcan apprécie le pouvoir qu'il détient maintenant. Sa seule déception est que Lily, avocate, soit moralement opposée à lui. Mais c'est un modèle familier entre eux. Elle n'a jamais vraiment plussoyé ses activités. Accéder au rôle de Premier Ministre serait un moyen de camoufler de manière sûre ses activités illicites. Devenir le nouvel Al Capone est un rôle qu'il joue désormais avec tact, sa subtilité étant de mise. Il n'a pas souvenir avoir jamais été aussi riche. Artémis est au courant, bien entendu, et elle le protège, tandis qu'il appuie sa domination sur les réseaux mafieux de l'Angleterre. Il pourrait leur dire, qu'à onze ans, le Choixpeau a hésité, soufflant dans son oreille le nom de Serpentard, et que sur un sourire, Lorcan s'est à moitié laissé tenter. Il pourrait leur dire qu'Artémis cache avec soin son passé de meurtrier en cavale. Il pourrait leur dire que par des expériences génétiques effectuées sur son corps, il est considéré comme psychiquement instable. Il pourrait leur dire qu'il y a en lui l'union de deux énergies vitales ; la sienne, et celui d'une Dragonne Mère d'Avalon. Il pourrait leur dire qu'il n'a jamais aimé les journalistes, et que ce rôle qu'il doit tenir devant eux, il ne le réussit que parce qu'il a fait en sorte d'être gelé avec des drogues dures juste avant son entrée dans la pièce. Il pourrait leur dire que Lily Potter est une fille, la fille, qui est terriblement importante pour lui, et qu'il serait vraiment prêt à n'importe quoi pour elle, pour la protéger. Il pourrait leur dire qu'il n'aime pas les chaussures qu'Artémis lui a forcé de porter pour cette séance, et qu'il préfère les Doc Martens usées avec lesquelles il va parfois en Avalon, avec ou sans psychotropes. Il pourrait leur dire qu'il est célibataire, pansexuel, et relativement porté sur les hommes. Il pourrait leur dire qu'il a parfois du mal à se souvenir de son âge, et qu'il pourrait très bien, si on lui posait la question, répondre qu'il a cinquante ans. Il pourrait leur dire qu'il n'éprouverait aucun remord à les tuer, là, tous, pour le bruit qu'ils font. Et en même temps, il en serait terriblement attristé, car le gâchis de la vie humaine est un fardeau lourd. Il pourrait leur dire qu'il est autiste Asperger, il pourrait leur expliquer en quoi cela consiste, et il pourrait leur dire qu'il ne sait pas colorier sans dépasser les bordures. Il pourrait leur dire mille choses sur lui.

Lorcan relève les yeux vers l'araignée, dans l'ombre du plafond. Il voudrait sortir, maintenant. L'endroit l'étouffe.

« Je vous remercie pour votre attention. »

Il s'incline, ignore les questions qui fusent, et accompagné par ses gardes du corps, sort.